- Accueil /
- B2 - Niveau Avancé ou Indépendant /
- Compréhension Orale /
- SOS Amitié
SOS Amitié
B2 sos amitie lance un appel au secours 2 (15.51 Ko)
<iframe src="http://www.franceinter.fr/player/export-reecouter?content=449011" width="481" frameborder="0" scrolling="no" height="139"></iframe>
Transcription en fin de page
SOS Amitié, toujours plus solicitée
Jeremy ferrari 3 (11.89 Ko)
Sos amitié lance un appel au secours, dit comme ça, ça peut paraître bizarre pour une association dont le rôle est précisément de venir au secours des autres, mais voilà, SOS amitié est débordé. L’association qui compte 1500 bénévoles dans toute la France ne parvient plus à répondre aux appels. Un appel sur quatre seulement reçoit une réponse, les trois autres non, faute de gens pour décrocher, ce qui veut dire que près de 3 millions d’appels restent sans réponse chaque année.
Pourquoi une telle situation ? Et bien, à la demande de l’association, le sociologue Serge Guérin s’est penché sur la question de façon très précise. Il est avec nous pour en parler :
Bonjour Serge Guérin.
Bonjour.
D’abord pourquoi les gens ont-ils besoin d’appeler SOS amitié ?
Alors c’est aussi la réalité de l’observatoire qui a été mis en place par SOS amitié, il y a plus de 700 000 appels qui sont reçus et en effet, il y en aurait eu trois, quatre millions s’il y avait eu suffisamment de bénévoles. Il y a plus de 1500 bénévoles, c’est extraordinaire, c’est des gens qui y compris répondent la nuit. Il en faudrait 5, 6000, 7000. On est quand même dans une réalité très forte qui est une réalité de la France un peu noire, quoi de la France un peu triste. C’est-à-dire qu’il y a une situation, avec la crise, avec un individualisme, avec aussi une théorie, une idéologie de la compétition, de l’opposition entre les gens qui fait que les gens se sentent seuls, se sentent en perte de sens et donc ont besoin de trouver une écoute, une oreille. Et quand même, ce qu’il y a de grave dans cette société, c’est qu’on peut être côte à côte, à côté de quelqu’un, et puis finalement on ne peut pas lui parler. Hein, vous imaginez, vous prenez le métro et vous n’osez pas parler à la personne en face, vous êtes quatre heures dans un train et finalement vous ne regardez même pas la personne en face de vous. Et on va préférer aller sur son clavier et parler à quelqu’un qui est à 10 000 km et qu’on ne verra jamais.
Alors, Serge Guérin, vous êtes venus avec les résultats de l’étude qui a été faite, donc, sur les raisons de ces appels. Les raison principales pour lesquelles les gens appellent SOS amitié ?
Alors, il y a d’abord –et d’ailleurs ça vient aussi de SOS amitié, ça a été créé il y a plus de 50 ans, ça a été pour la question aussi essentielle de la prévention du suicide, il y a plus de morts aujourd’hui par suicide qu’il y a des morts par accident de la route, il y en a trois fois plus, donc là il y a bien un enjeu de santé publique, d’insister sur la prévention-
Alors, juste un mot justement à propos du suicide, on voit la courbe des appels, quand elle monte, les suicides baissent, ça veut dire qu’il y a un lien entre les deux ? L’association répond à un véritable besoin… ?
Alors, ça, l’association répond vraiment à un véritable besoin, c’est-à-dire que les personnes qui sont en inquiétude, qui sont en angoisse, qui sont prêtes à faire le pas… euh… avant ont besoin de parler, ont besoin d’échanger, ont besoin de trouver simplement une oreille attentive, un être humain en face d’eux. En fin de compte, c’est ça, et cette association, à travers ça, elle invente en effet un nouveau lien social. Finalement on est dans une société qui multiplie les techniques de communication, qui multiplie les outils de communications, et plus il y a d’outils, moins il y a d’échanges. Plus il y a d’outils de communication, plus vous avez vos téléphones portables, vos systèmes, internet, vos facebook, et tout ce que vous voudrez, vous avez des millions ou des milliers d’amis sur facebook, mais dans la vraie vie, dans la réalité…
Vous êtes seuls
…Vous êtes tous seuls.
Et vous avez besoin d’appeler
…Et vous avez besoin d’appeler, vous avez besoin de trouver une oreille qui ne va pas vous juger, qui va pas même avoir une réponse technique, qui va simplement vous écouter. Et c’est ce besoin tout bête… dire, « mais, écoutez-moi, quoi, j’ai besoin à un moment ou à un autre d’…écoutez ! » Alors, sachant que ce sont des personnes, on peut être mal, à un moment donné, et avoir besoin de ça ! Et peut-être que plus tard, ou un jour plus tard, ou un an plus tard on ira bien ! Et même que dans certains cas, on a parlé, et le lendemain ou beaucoup plus tard, on devient un écoutant.
Serge Guérin, qui appelle SOS amitié, est-ce que c’est plutôt des femmes, des hommes, des jeunes, des vieux ou c’est tout le monde ?
Alors, globalement c’est un peu tout le monde, c’est finalement un peu plus d’hommes que de femmes, sauf en région Ile de France, où là c’est beaucoup plus de femmes : on est quasiment à 60% de femmes, 40% d’hommes. Mais pour la France dans sa globalité, c’est à peu près 50/50. C’est, globalement, 87% des appelants, c’est entre 25 et 65 ans. C’est-à-dire les gens qui sont pris à la fois avec la vie professionnelle, avec la vie personnelle et avec l’ensemble des injonctions qu’on supporte, il faut faire ça, il faut faire ci, il faut être comme-ci, il faut être comme-ça, et au bout d’un moment ça devient trop dur. Finalement on est dans une société qui est une société de la performance, qui passe sa vie nous mettre en compétition, en opposition les uns avec les autres, et il y a des plus en plus de personnes qui restent sur le bas-côté, qui ne peuvent plus suivre ce mouvement et qui, en plus se demandent, mais « à quoi ça sert ? Quelle est la finalité ? »
Pour vous, cette inflation d’appels c’est un véritable reflet de l’état de notre société ?
Ah, c’est un reflet extraordinaire, c’est 700 000 ! Donc, on n’a pas d’étude à 700 000 personnes, alors c’est pas 700 000 personnes parce qu’il y a des gens qui rappellent plusieurs fois, mais avec autant… et donc ça c’est bien la preuve manifeste, et puis la croissance, hein, l’augmentation du nombre d’appels, heu… ça prouve bien, de façon très réaliste, très réelle, qu’il y a un problème dans cette société, que cette société va mal. Alors, cette société va mal d’un côté, et en même temps elle va très bien ! Parce que, il ne faut pas oublier aussi…
Expliquez-moi là… j’ai du mal à saisir…
… oui. Elle va très mal, et on voit les gens qui appellent c’est des gens qui vont mal, hein, c’est aussi un tropisme, hein bien évidemment, mais elle va aussi très bien parce qu’en face, il y a des gens qui écoutent, parce qu’en face, il y a des bénévoles, parce qu’en face, il y a un monde associatif… Imaginez qu’il n’y ait pas de bénévoles, imaginez qu’il n’y ait pas de retraités par exemple bénévoles, imaginez qu’il n’y ait pas d’association comme SOS amitié… On serait dans quelle situation ? C’est-à-dire que ce qu’on est en train de voir c’est que s’invente par le bas une nouvelle société, une société de l’accompagnement, une société du cœur, une société de l’écoute de l’autre et ça quand même, c’est aussi passionnant ! C’est-à-dire que l’Etat recule, la capacité de solidarité recule, mais en même temps, elle se réinvente différemment et autrement.
Ca c’est votre côté optimiste, alors évidemment on en parle aujourd’hui parce que SOS amitié lance un appel, donc on va quand même donner le numéro de téléphone de SOS amitié, je pense que c’est quand même l’essentiel, alors je le donne pour l’Ile de France parce qu’il y a beaucoup de numéros…
Oui, il y a 50 endroits !
…selon les régions, c’est 01 42 96 26 26, il y a un numéro donc pour chaque département, il y a aussi un site internet et c’est important parce qu’il y a appels au secours sur le net, hein, c’est le site, c’est sos-amitié.org C’est important, Serge Guérin de soutenir l’association et de lancer des appels à ceux qui voudraient aller travailler à ses côtés.
C’est une façon merveilleuse, finalement c’est quatre heures par semaine, hein, donc on peut s’organiser, …
Avec une formation, hein
…avec une formation
Avec un accompagnement, pas n’importe comment… sans avoir appris…
… Avec un accompagnement, on ne devient pas écoutant du jour au lendemain comme ça, heu, simplement avec des bons sentiments, ça s’apprend, et on est accompagné, aussi, il y a un soutient psychologique, les gens se rencontrent, et aussi, ce qui se passe, c’est que ça crée aussi du lien social entre les écoutants, ça crée aussi quelque chose qui se passe, on écoute, mais comme toujours le bénévolat c’est aussi s’y retrouver soi, c’est aussi prendre du plaisir à la chose, et donc c’est aussi une façon de retrouver du sens à sa vie…
…Du lien dans la société, merci beaucoup, Serge Guérin, sociologue, d’être venu ici pour relayer cet appel de l’association SOS amitié. Merci à vous, c’est la fin de ce journal.
http://download.od.tv-radio.com/podcast09/11673-13.09.2012-ITEMA_20399867-0.mp3
Jérémy Ferrari Ruquier - SOS Amitié.mp4
passe-partout
mimie matie
Ajouter un commentaire
Moteur de recherche
Menu
Livre d'or
- Roméo Leclerc
- Le 09/02/2015
Très bon site et je vous encourage à continuer et à garder espoir que votre site devienne le site le ...
Vidéos
Vidéos récentes
Vidéos populaires
Formulaires de contact
Forum
Moyens de paiement
Aucun élément à afficher
Rechercher un produit
Nouveautés
Aucun produit à afficher